22 novembre 2024

Les punitions sont-elles efficaces ?

Pourquoi les punitions sont inefficaces:

Les punitions sont des signes d’impuissance.
Punir n’est pas manifester son autorité. Nous punissons par manque d’autorité. – Isabelle Filliozat

Les punitions sapent progressivement l’autorité des parents :

Les enfants finissent par se protéger de leurs sentiments désagréables. Ils se « blindent » par un « je m’en fiche » ou « même pas mal», les punitions doivent être de plus en plus sévères parce qu’elles sont inefficaces sur le long terme. Les punitions sont souvent infligées sous le coup de l’exaspération et sont par conséquent irrationnelles, disproportionnées, et sans rapport avec le comportement qui pose problème.

Besoin d’une organisation sans faille des adultes:

Pour qu’une punition soit efficace, Thomas Gordon nous explique dans son livre « Éduquer sans punir » qu’il faut suivre quelques règles techniques :

– Un comportement déjà puni doit être systématiquement puni, sinon cela signifie que le comportement en question est finalement négociable, voire acceptable.

Or la cohérence est difficile à assumer au quotidien : il faudrait être en permanence derrière les enfants et mettre de côté nos propres humeurs (un jour où on est de bonne humeur, on pourra plus facilement supporter des comportements qui posent pourtant problème habituellement).

– La punition doit suivre immédiatement le comportement indésirable

Les « experts » de la modification du comportement s’accordent pour dire qu’une punition est plus efficace quand elle punit immédiatement le comportement indésirable.
On en revient au problème n°1 : non seulement il faudrait suivre les enfants à la trace mais il faudrait aussi être champion de sprint :-).

– La personne qui punit doit veiller à ce que le comportement puni ne soit jamais récompensé

Pourtant, il arrive souvent qu’un comportement puni soit par ailleurs puni moins sévèrement, voire récompensé : par l’autre parent, par un autre enseignant (certains profs sont sévères et d’autres plus tolérants), par les camarades (un enfant qui fait le pitre en classe est récompensé par les rires des autres enfants par exemple).

– Les enfants ne doivent pas être punis trop sévèrement ni trop souvent car ils risqueraient de développer des stratégies efficaces pour y échapper (cesser de faire des efforts, quitter la pièce ou l’école, s’enfuir de la maison, s’évader pour n’importe quel moyen)

Si on punit les enfants trop sévèrement ou trop souvent, ils développeront des moyens d’y échapper (par le mensonge notamment), ils renonceront à essayer ou s’enfuiront dès qu’ils seront assez âgés.

La « petite » punition

On peut entendre le même discours pour la fessée et la punition : « une petite punition, ça n’a jamais tué personne ». Or c’est le serpent qui se mord la queue : une punition légère n’a aucun effet dissuasif 🙂
… à quoi peut-elle bien servir dans ce cas ?

Au contraire, les punitions légères peuvent même inciter les enfants à recommencer puisqu’ils attirent ainsi l’attention sans pour autant souffrir.

 

Claudia

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