Certains disent qu’il est né en juin, d’autres en juillet, en tout cas tous s’accordent pour l’année : 1928. Toute sa vie en sera ainsi.La vérité et son contraire feront partie de son parcours. Il est entrée dans l’Histoire, comme d’autres entrent en religion.
Le ché disait: « La meilleure façon de dire, c’est de faire » « les compromis ne sont que l’antichambre de la trahison. » « Notre exemple portera ses fruits sur le continent »
Le 11 décembre 1963, il prend la parole devant l’assemblée de l’O.N.U, il explique la révolution cubaine, les dictatures latinos américaines et l’embargo des États-Unis sur La Havane.
« Quoi qu’il arrive, nous continuerons à vous donner mal à la tête, quand nous viendrons devant cette assemblée, ou devant toute autre assemblée, en appelant les choses par leur nom et les représentants des États-Unis les gendarmes de la répression dans le monde entier. »
(…) le mieux, c’est que le gouvernement des États-Unis nous oublie, (…) Les révolutions ne s’exportent pas, elles surgissent des conditions d’exploitation que les gouvernements latino-américains exercent contre les peuples (…)
« Soyez réalistes : demander l’impossible et surtout soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre cœur n’importe qu’elle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde. C’est la plus belle qualité d’un révolutionnaire »
Il était révolutionnaire dans son cœur, dans ses idées guévaristes, il était guérillero dans ses actes et seuls ses compagnons de route peuvent se prévaloir d’un tel honneur.
Le livre de Pacco Ignacio Taibo II (romancier, historien du mouvement ouvrier en Amérique latine) sur Ernesto Guevara, le ché est un très beau travail de recherche documentaire. Il a déjà publié un ouvrage sur le ché. « l’année où nous n’étions nulle part »
Quelques lignes de note de l’auteur:
Ce livre n’est pas facile, cette histoire est sans aucun doute figée par la vision de ceux qui sont venus plus tard, de cette génération de l’ « éternelle après » et de ses enfants innocents, et pourtant il faut essayer de le lire comme une histoire d’ « alors ». Il n’y a pas de lecture innocente. Nous savons aujourd’hui que la deuxième vague de la révolution latino-américaine s’est brisée et a échoué, que le modèle industriel que le ché proposait a fonctionné dans le court terme pour s’essouffler ensuite, privé du style et de la vigilance de son créateur: nous lirons même ce livre en sachant quel fut le destin final de l’opération du ché en Bolivie.
C’est surprenant, mais vrai : le fantôme du ché, comme un voyageur frontalier sans visa ni passeport, est figé au milieu d’un pont générationnel, entre les jeunes qui en savent très peu sur lui, mais le perçoivent comme le grand commandant et le grand-père rouge de l’utopie, et la génération des années 60 qui est arrivée trop tard ou a échoué dans son projet.(…)
Claudia