20 avril 2024

Sabotages et refus d’obtempérer : une histoire des révoltes animales

Nous ne sommes pas les seuls à lutter contre le capitalisme. De récents travaux montrent la capacité de résistance des animaux et du vivant face à l’industrialisation du monde. De quoi tisser de nouvelles alliances ?

Des chevaux rétifs à l’autorité, des hordes d’autruches qui s’attaquent aux grands propriétaires, des cochons qui préfèrent se tuer plutôt que vivre enfermés, des plantes gorgées d’engrais et de pesticides qui refusent de pousser…

Nous ne sommes pas ici dans une énième écofiction ou dans une version revisitée de la Ferme des animaux de George Orwell mais bien dans notre monde.

Face aux rouages du capitalisme, le vivant aussi résiste et se rebiffe. À sa façon, non humaine, plus souterraine. Il refuse la mise au pas, la cadence infernale et la monoculture industrielle.

À sa manière, le vivant peut, lui aussi, faire grève et fragiliser cette économie hors-sol qui malmène la planète.

Les êtres humains ont une fâcheuse tendance à se croire tout seuls sur Terre, dans leur vie mais également dans leurs luttes. Il suffirait pourtant de décaler le regard pour voir que dans nos batailles, nous avons des alliés insoupçonnés et inattendus qui agissent avec force et détermination : des essaims d’abeilles qui désertent des ruchers industriels, des vaches récalcitrantes qui s’opposent aux machines, des cachalots en furie.

Comme le dit le biologiste Nicolas Mathevon, « les animaux parlent, sachons les écouter ». Et de nos jours, leurs cris et beuglements prennent, le plus souvent, des airs de révolte.

Il ne s’agit pas là d’un nouvel élan anthropomorphique mais d’une réalité de plus en plus étudiée dans les sciences sociales.

La question animale, celle du vivant en général, est aujourd’hui largement repensée. Son étude déborde les frontières de l’éthologie et de la biologie pour embrasser un nouveau cadre avec des disciplines aussi variées que l’anthropologie, la philosophie, l’histoire ou la sociologie.

L’écrivain Baptiste Morizot insiste sur « la puissance autonome du vivant ». La philosophe Florence Burgat montre « la complexité du psychisme des animaux et leur état d’âme ». L’anthropologue Anna Tsing révèle comment certains écosystèmes forestiers refusent l’uniformisation. Et comment, par exemple, des lianes invasives prolifèrent sur les plantations d’huile de palme et « sabotent » le projet des industriels.

Une part sauvage résiste toujours à la capture humaine, à son contrôle, à sa domestication totale. « À chaque instant, la vie lutte contre l’impérialisme », rappelle le chef autochtone amazonien Ailton Kranak dans son livre, Quelques idées pour retarder la fin du monde (Dehors, 2020).

Pour continuer cet article fort intéressant, je vous invite sur le site de REPORTERRE

Claudia

2 réflexions sur « Sabotages et refus d’obtempérer : une histoire des révoltes animales »

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