Le nègre, Alirio. Personnage symbolique de la lutte sociale du peuple de la Favela.
Auteure : Conceição Evaristo
Illustratrice : Lucia Hiratsuka
L’éditrice dédie ce livre à toutes les guerrières et à tous les guerriers
Onc’Toto,
Contre les vents et les marées de sa vie, tout au long du roman, il avance.
C’est aussi le narrateur de la vie trépidante des habitants de la favela.
T’tite Maria et mémé Rita
Elle (T’tite Maria) se tut en sachant néanmoins qu’elle irait de l’avant, comme lui (Onc’ Toto).
Oui, elle irait de l’avant – et maintenant elle savait quelle serait son arme: l’écriture.
Il y a aussi Cidinha-Cidoca, Bonté, Dora, Ditintha et tous les autres qui vivent dans cette favela en démolition.
Chaque jour, les gros tracteurs avancent dans le ventre de la favela. Personne n’ose se rebeller. Il y a bien Alirio et ses idées révolutionnaires. Il donne l’espoir d’un matin qui chante. L’auteure, Conceição Evaristo décrit au quotidien le parcours des habitants de la favela. C’est une très belle étude de portraits pittoresques. Ils sont touchants et criants de vérité. D’un côté, il y a les pauvres. Chez nous en France, les dirigeants, disent les gens d’en bas. Au Brésil, ce sont pour la grande majorité les enfants d’esclaves. Et puis il y a les riches, ceux qui détiennent les bijoux, les voitures et les beaux habits ! L’histoire ne s’arrête pas là. Elle véhicule par le truchement des personnages des idéaux humanistes. C’est un magnifique texte d’espoir. Il me fait penser aux livres de Toni Morrison.
« Et à chaque battement du cœur de Mémé Rita naissaient des hommes. Toutes sortes d’hommes: des noirs, des blancs, des jaunes, des rosés, des pâles … »
« Du cœur énorme, immense de Mémé Rita naissait l’humanité entière «
Banzo, mémoires de la favela (traduit par Paula Anacaona), a été écrit entre 1985/86 dans un contexte de mouvements sociaux au Brésil qui revendique un meilleur traitement pour les afro-descendants et une revalorisation de leur culture et de leurs coutumes. Ce livre devait être publié pour commémorer le centenaire de l’abolition de l’esclavage, mais ne verra finalement pas le jour.
Enfin il voit le jour ! Et c’est tant mieux pour tous les lecteurs dont je fais partie.
Conceição Evaristo, est née en 1946. Elle est la deuxième enfant d’une famille de 9. Dès les premières pages, l’émotion de l’écriture transpire d’authenticité. Bien que l’histoire se déroule dans un contexte dur, l’espoir est bien présent. Il y a de la philosophie dans chaque personnage. Et c’est ainsi que, malgré la noirceur, la lumière apparait à la nouvelle génération. Les mots accompagnent le combat de ces femmes et de ces hommes. Oui ! certains vont relever le défi et s’en sortir. L’auteur en est la preuve. Elle a repris ses études à 50 ans passés, et a obtenu un doctorat en littérature comparée. Son œuvre est reconnue pour sa valeur éducative, l’Histoire de Poncia est désormais au programme de l’éducation nationale brésilienne. Très engagée politiquement et socialement, Conceição Evaristo est de toutes les luttes pour la défense des femmes et de la culture afro-brésilienne.
je remercie Paula Anacaona qui a crée la maison d’édition INDÉPENDANTE Anacaona. Par l’envoi de ce roman j’ai découvert une auteure et une illustratrice.
Depuis la parution de ce magnifique ouvrage, les élections présidentielles ont porté Lula vainqueur contre l’extrême droite. Hier, l’ancien Président brésilien et icône de la gauche à travers le monde, Luiz Inácio Lula da Silva, a été élu Président, 12 ans après son dernier mandat.
Cette victoire est d’autant plus belle que Lula a passé 580 jours en prison à partir de 2018 pour des faits qui se sont révélés être faux et fomentés de toutes pièces par le camp de Bolsonaro. Cette tactique de « Lawfare » a empêché Lula d’être candidat à l’élection présidentielle de cette année-là et a permis à Bolsonaro de gagner.
À ceci s’ajoutent les nombreux cas hier de barrages routiers illégaux mis en place par la police fédérale des autoroutes du Brésil dans les zones les plus pauvres du nord-est pour empêcher le vote des sympathisants de Lula.
L’extrême-droite, où qu’elle se trouve, est prête à tous les coups bas pour subvertir le processus démocratique.
Sur les plans économique, social et environnemental, le mandat de Bolsonaro a été un véritable désastre pour le Brésil et pour le monde.
Pour aller plus loin La France insoumise.
Claudia