Norman Rosten et Norma Jeane Baker
Alias Marilyn Monroe.
» Tu te tiens là, un doigt à tes lèvres, perdue
Dans un paradis depuis longtemps déserté… «
Norman Rosten est né à New York. Il est l’ami d’Arthur Miller, rencontré à l’Université du Michigan. Poète et ami de Marilyn Monroe. Il écrit aussi des romans et des pièces de théâtre ainsi que le livret de l’opéra Marilyn d’Ezra Laderman et le scénario du film Vu du Pont de Sidney Lumet, adaptant la pièce de Miller.
Au bras du photographe Sam Shaw (auteur de la photo de couverture du livre), Marilyn se promène quand la pluie s’invite. Nous sommes en 1955. A Brooklyn. Sam Shaw, décide alors d’appeller son ami, Norman Rosten, pour venir s’abriter chez lui. Il précise qu’il n’est pas seul, mais avec une jeune fille, que Rosten imagine être l’un de ses modèles. Elle arrive trempée, enveloppée dans un manteau en poils de chameau, les cheveux mouillés, coupés courts, et sans maquillage. Elle est méconnaissable.
Sam Shaw marmonne son prénom : Rosten et son épouse, Hedda, comprennent « Marion »… La jeune fille est jolie, mais un peu timide. Ou peut-être rêveuse. Plutôt que de faire la conversation, elle se plonge dans un livre posé sur la table du salon. Songs for Patricia.
Hedda lui pose tout de même quelques questions.
« – Je ne suis pas de New York, je suis ici depuis un mois environ, explique l’inconnue. J’étudie à l’Actors Studio.
– C’est merveilleux. Vous avez déjà dû jouer au théâtre. Dans quelles pièces ?
– Non, je n’ai jamais joué sur une scène. Mais j’ai fait quelques films.
– Oh ! Quel est votre nom de cinéma ? »
L’inconnue s’arrête un instant et murmure : « Marilyn Monroe… »
Stupeur ! Comment avaient-ils pu ne pas reconnaître la plus grande star du moment ? Sept ans de réflexion venait de sortir sur les écrans, et était un énorme succès.
Le poète et romancier Norman Rosten ainsi que sa femme Hedda fut de 1955 à 1962 des amis proches de Marilyn Monroe. Ils étaient bienveillants à son égard. Peut-être les seules vraies personnes à l’avoir comprise. Toute leur relation est placée sous le signe du naturel et de la spontanéité. Étant très ami avec son troisième mari Arthur Miller ils ont vécu les moments de bonheur et les moments de désespoir. Lui, le plus grand dramaturge américain de son temps, elle, de dix ans sa cadette, la pin-up blonde. Marilyn, personnage de fiction. Il lui a redonné le sourire, lui a dit qu’elle devrait faire du théâtre. Je suis convaincue qu’ils se sont aimés.
« Elle a été détruite par beaucoup de choses et certaines de ces choses sont vous. Et certaines de ces choses vous détruisent. Vous détruisent maintenant. Maintenant que vous êtes là à pleurer et à gouailler, heureux que ce ne soit pas vous qui soyez enterrés, heureux que ce soit cette jolie fille que vous avez enfin réussi à tuer » En 1962, dans un essai inédit, Arthur Miller s’insurge contre les « pleureurs publics » qui déplorent la mort de son ex-femme, Marilyn Monroe.
Ceci n’est pas une biographie mais le regard d’un auteur sur des moments d’amitié partagés. Quand ils se rencontrent, Marilyn Monroe souhaite reprendre sa carrière en main. Une nouvelle ambition artistique. Elle prend des cours auprès de Lee Strasberg de l’Actor’s Studio. Marilyn se sent en confiance avec Norman Rosten. Ensemble, ils parlent de poésie. Elle ose lui montrer ses écrits.
Grace à la plume délicate et juste de Norman Rosten nous partageons le récit chronologique de ses rencontres avec Marilyn Monroe. Il nous parle de sa personnalité avec beaucoup d’amour. Ceci permet de mieux comprendre la complexité de Norma Jeane /Marilyn Monroe. Ses fragilités, ses doutes, sa naïveté. Son intelligence instinctive. Mais aussi son tempérament buté, colérique. Et bien sur ses rires et son enthousiasme contagieux.Sans oublié sa beauté !
Le témoignage de Norman Rosten, est certainement le plus authentique. Ils resteront proches jusqu’aux tout derniers instants de la vie de Marilyn. Tressé d’anecdotes drôles ou émouvantes, ce court témoignage, raconte Marilyn avec respect, affection et sincérité. Elle était capable par sa gentillesse et son amour des autres d’illuminer une pièce. Puis, l’ombrageuse et mélancolique Marilyn pouvait obscurcir votre ciel.
Le récit a été publié une première fois aux USA en 1973. Cette nouvelle édition est Traduit de l’anglais (USA) par François Guérif.
« Vie
Je suis tes deux directions
Existant davantage lorsqu’il gèle
Solide comme une toile d’araignée dans le vent
Tant bien que mal demeurant
Suspendue, attirée vers le vide
Ces raies emperlées ont des couleurs
Que j’ai vues dans les tableaux – ah, vie
Ils t’ont trahie »
Marilyn Monroe
Je remercie les éditions Éditions seghers et masse critique de Babélio de m’avoir envoyé ce livre qui va aller rejoindre mes ouvrages préférés.
Claudia
Pour mieux connaître Marilyn.
Il me plairait de voir le film « Blonde »
Bizzz
Je l’ai vu sur Netflix. La comédienne joue admirablement Marilyn. Il est sombre, néanmoins j’ai beaucoup apprécié, car j’aime Marilyn en tant qu’actrice et en tant que personne. Bises