3 décembre 2024

l’enfant unique face au regard des autres

Que c’est doux
de se trouver unique
Dans les yeux de son père…
Que c’est difficile
D’être seule
Face aux regard des autres

 

Le plus difficile pour l’enfant unique est d’être à la hauteur des espérances de ses parents. En effet, ils fondent tous leurs espoirs sur leur « unique descendant ». Ainsi, faire peser sur l’enfant une pression excessive ou avoir des attentes trop importantes. Se sont des écueils fréquents dont les parents sont rarement conscients. 

Les rapports qu’entretiennent les enfants uniques avec leurs parents sont différents des autres. Cette relation centrale mobilise toute leur énergie. L’absence de frères et de sœurs permet d’évoquer l’absence de conflits. Comme tous les enfants, il  demande qu’à vous faire plaisir. Mais trop peut-être, au point de renoncer à ses propres désirs. En voulant éviter la désapprobation parentale, il risque de sacrifier son authenticité. Ne lui imposez donc pas systématiquement votre opinion (en le reprenant d’un « c’est idiot » chaque fois qu’il exprime un avis différent du vôtre, par exemple). Encouragez-le à devenir lui-même. Il aime le sport et pas vous ?  Tant mieux, ce sont ces différences qui vont vous enrichir mutuellement. 

Être enfant unique ne signifie pas qu’on soit forcément incapable de tenir compte de l’autre ni de partager.
Certes, il existe des enfants uniques qui se sentent en décalage avec les camarades de leur âge et n’arrivent pas à faire partie d’une bande. Mais, là encore, impossible de généraliser. A chacun son histoire, sa personnalité, ses aptitudes particulières.Toutefois, l’ouverture de la famille sur l’extérieur, sa capacité à établir des échanges, a une grande importance. Ainsi, un enfant habitué à passer ses vacances avec ses cousins et cousines (ou fils et filles d’amis), à inviter des copains à la maison, aura moins de difficultés à nouer des contacts qu’un autre toujours entouré d’adultes.

Est-ce à dire que les copains pourraient remplacer les frères et sœurs ? Sans doute pas. Les copains, on les choisit. On investit ceux qu’on aime bien et on décide du rythme auquel on a envie de les voir. Les frères et sœurs, on les subit… et à plein temps !
Grandir seul, au fond, est-ce une aventure si singulière ?
Certes, les enfants uniques ne connaîtront jamais les joies de la fratrie. Mais rien n’indique que cela leur donne des traits de caractère spécifiques. Pas plus qu’il n’existe de profil psychologique de l’enfant unique, il n’existe de pathologie particulière à ces enfants. Lorsqu’ils consultent un psy, c’est exactement pour les mêmes motifs que les autres. Pas de plainte lancinante sur leur solitude supposée, pas de leitmotiv sur une enfance « volée » par les adultes.

Et plus tard ?

Contrairement à certains préjugés, les enfants uniques se mettent en couple aussi facilement que les autres. Et ils ne font pas moins de bébés. Leurs destins, leur choix de vie et leur vision du monde sont aussi variés que ceux des hommes et des femmes en général.

Alors, qu’est-ce qu’on attend pour tordre le cou aux idées reçues ?

Il serait peut-être temps aussi d’arrêter de culpabiliser les parents. Avoir un seul enfant, ce n’est ni mieux ni moins bien qu’en avoir plusieurs. D’autant que tous les parents le savent. Chaque enfant est unique.
Dans le meilleur sens du terme : à nul autre pareil. En grandissant seul, on n’apprend pas forcément à affronter les conflits. Privé de bagarres, de disputes et des réconciliations qui sont le lot quotidien des fratries, l’enfant unique se retrouve souvent désarmé quand il s’agit de défendre son intérêt ou d’imposer ses choix. « J’ai adoré être enfant unique, mais je m’aperçois aujourd’hui que je n’aime pas les affrontements et que je fuis toute situation conflictuelle », raconte Thomas, âgé de 20 ans. « Pire encore : j’ai beaucoup de mal à entrer en concurrence avec les autres. Or, dans mon métier (comédien), la compétition fait partie du jeu ! ». 

Pas de panique : les enfants uniques ne sont pas, bien sûr, les seuls à éprouver des difficultés à s’imposer face aux autres. Et l’école leur apprendra sans doute assez vite comment attirer l’attention de la maîtresse et trouver leur place au sein d’un groupe. A condition, toutefois, que les parents n’interviennent pas de façon abusive en allant voir l’institutrice à la moindre difficulté rencontrée par leur petit ou en essayant de résoudre à sa place ses conflits avec ses camarades.
Pour son enfant, on rêve de ce qu’il y a de mieux. Surtout quand on n’en a qu’un ! Attention pourtant à ne pas projeter vos rêves sur lui. Il aurait alors le sentiment qu’il doit accomplir ce que vous-même vous n’avez pas réussi et pourrait se retrouver terrifié à l’idée de vous décevoir. Ne mettez pas la barre trop haut. Certes, vous auriez adoré qu’il devienne médecin. Mais s’il n’a aucun goût pour les études, il vaut peut-être mieux l’aider à trouver une autre voie.

Aidez-le à être lui.

Un enfant unique on le fait pour soi,
Deux enfants, on les fait pour eux,
Et à partir de trois on les fait pour le regard de la société.

Au lendemain des deux guerres mondiales, il fallait impérativement repeupler la France. Il importait donc de persuader les parents que, pour la santé mentale de leur enfant, ils devaient obligatoirement en concevoir au moins un deuxième, analyse Daniel Gayet, philosophe

Lacan a observé que les enfants deviennent ce qu’il voit dans les yeux de leurs parents. À partir de là, il est possible de comprendre que les enfants grandissent de génération en génération à partir de comment leurs parents les imaginent.

Tout ce qui a pu être dit sur l’enfant unique repose sur des jugements moraux et non sur des données scientifiques », commente le psychologue Jean-Pierre Almodovar

Seule constatation les enfants uniques sont plus hauts dans la motivation d’accomplissement. Ceci me fait penser qu’il vaut mieux être enfant unique dans un nid d’amour équilibré que dans une fratrie où violence et richesse cohabitent. Il ne suffit pas d’être une famille, pour que le mot existe réellement. Elle se nourrit de partage, le nombre importe peu, quand la qualité de l’apport pédagogique, intellectuel et culturel est au rendez-vous de la vie.

l’enfant unique n’est pas synonyme de solitude.
La solitude est un état d’âme.
Que l’on soit seul ou accompagné,
nul ne peut combler ce vide.
Ce vide est dans l’histoire de la personne.
On peut ressentir la solitude dans sa fratrie.
L’enfant unique jouit du rire de ses amis.

Claudia

5 réflexions sur « l’enfant unique face au regard des autres »

  1. Un très bel article sur l’enfant unique… Très intéressant.
    Mon regretté Papa était enfant unique (mes grands-parents paternels avaient de bonnes raisons pour n’en élever qu’un). Il n’en a pas souffert. Il avait un caractère en or et il a été un homme respectueux très apprécié partout où il passait, pour sa grande gentillesse. Il était toujours de bonne humeur. Il était un pacifique dans l’âme (je le suis aussi). Altruiste et pas égoïste. Toujours prêt à aider son prochain. Il aimait les animaux. Et je n’écris pas ça pour ne dire du bien de lui, après son décès.
    Ma maman est la 7e d’une fratrie de dix (bien plus difficile pour elle. Surtout avec deux garçons avant elle et 3 après elle. Il a fallu qu’elle s’impose… Maman n’est pas une commode…)
    Bisous ma Claudia.

    1. Merci beaucoup pour ton témoignage. Je trouve toujours interessant de lire comment suivant les familles l’enfant unique ou la fratrie est vécue. Car je pense que tout cela dépend de l’amour reçu et de l’éducation. Certains enfants unique le vive bien pendant que d’autres enfants avec des frères et sœurs ne se parlent plus. Bisous ma béa 🙂

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