28 mars 2024

Je chemine avec …Nancy Huston

Nancy Huston (Nancy Huston est née le 16 septembre 1953 à Calgary en Alberta au Canada. Écrivaine franco-canadienne. Elle écrit ses livres en français et les traduit en Anglaise. Elle vit à Paris depuis les années 1970. Elle vit de sa plume depuis ses 40 ans.
(Pour aller plus loin Wikipédia).  répond avec beaucoup de sincérité sur son chemin de vie où apparait très tôt son besoin d’écriture et son lien avec la musique et les arts en général.

Au fil des pages, je découvre une personnalité écorchée qui me rappelle les paroles de la chanson de Jean-Ferrat « Nul ne guérit de son enfance »

(…) Le vent violent de l’histoire
Allait disperser à vau-l’eau
Notre jeunesse dérisoire,
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer,
L’image d’un père évanoui
Qui disparut avec la guerre,
Renais d’une force inouïe (…)

Nancy Huston explique son itinéraire cabossé par le départ de sa mère quand elle avait 6ans. Un traumatisme douloureux pour la petite fille qui mettra des années à comprendre l’incompréhensif. Dotée d’une grande imagination aux multiples personnages, elle s’en sert pour nourrir ses multiples romans. Ce qui n’explique pas leur absence de ma bibliothèque, pourtant bien fournie (quatre livres). Pourquoi ? Je ne saurais le dire.

J’aime quand Nancy Huston évoque les personnages qu’elle entend. Ceci me rassure vis-à-vis des miens qui m’accompagnent dans chaque déchirure de tapisserie, de fumée de cigarette, au beau milieu des nuages depuis ma plus tendre enfance. Est-ce à dire que l’enfance est toujours là ?

« Souvent, même notre parole personnelle est infectée d’idées reçues et de clichés. Et si nous n’en sommes pas conscients, il y en a encore plus ! »

« J’avais mis un couvercle sur le chaudron bouillonnant des émotions liées à l’enfance (…) »

« Dès la première page, un bon roman va ouvrir mon appétit de comprendre et de connaitre. Très vite, les questions vont commencer à crépiter. »

« je dis souvent qu’écrire, c’est creuser un tunnel à travers l’air. L’air, c’est le langage dont on se sert au jour le jour. »

Nancy Huston évoque de nombreux auteur(trices) comme Romain Gary, John Berger, Alice Walker, Toni Morrison, Barbara Kingsolver, Arundhati Roy, Göran Tunström, Zadie Smith, Chimamanda Ngozi Adichie (pour ma part, j’ai beaucoup aimé : nous sommes tous des féministes), Taiye Selasi, Pierrette Fleutiaux, Carole Zalberg, Maylis Kerangal. Je lui conseille de lire Léonora Miano, dont le dernier livre est : Habiter la frontière.

Moi qui suis une inconditionnelle de Jack London, j’ai tiqué quand j’ai lu « on ne peut pas écrire un chef-d’œuvre si on doit lutter pour se nourrir »

Nancy Huston ne souhaite plus employer le blanc et le noir pour évoquer la couleur des peuples. Elle préfère dire beige et marron ! Je ne pense pas que cela va changer l’attitude des personnes racistes. Ceci me rappelle ma grand-mère qui m’avait conseillé quand j’étais petite d’employer le mot miel quand je souhaitais dire merde. En quoi, le fait de changer de mot pour désigner un être, une émotion va faire évoluer l’Homme ?

L’autrice n’hésite pas à prendre position dans différentes tribunes pour les femmes, la planète,…

« La France, qui se targue d’être le pays de la liberté de pensée, est en réalité un pays extrêmement doctrinaire ; ses intellectuels préfèrent souvent la beauté d’une idée à sa vérité. »

Pour ma part, je n’aime pas généraliser le milieu intellectuel. Je lui recommande de lire et d’écouter Pierre Bourdieu , grand sociologue.

Je ne sais sur quels critères, Nancy Huston se base pour dire que l’école, en France est gratuite !
Les frais de cantine, d’internat et de garderie, de 350 à 440 €
Les frais d’inscription représentent 20 % de la dépense en moyenne.
La dépense en fournitures scolaires s’élève en moyenne à 150 euros, soit 20 % de la dépense des ménages. Dans le premier degré (entre 30 et 110 €). Dans le second (entre 200 et 390 €), elle est particulièrement élevée pour un élève de lycée professionnel en raison de la nécessité d’acheter des vêtements de travail et des matériels professionnels spécifiques.
La dépense de transport est deux fois plus élevée pour un lycéen que pour un collégien (100 €). Elle atteint 130 € pour un lycéen professionnel.
Les sorties et voyages scolaires (50 euros en moyenne). Elle est plus élevée pour un enfant scolarisé dans le second degré. Source, le ministère de l’Education Nationale.

Je pense qu’il serait bien que Nancy Huston lise le livre de Boris Cyrulnik (la nuit j’écrirai des soleils) surtout quand il évoque Alice Miller, p. 145

J’aime cet entretien de 164 pages où l’autrice est interrogée par Sophie Lhuillier, éditrice dans la maison d’édition SEUIL. Les questions sont judicieuses, ce qui rend la lecture vivante et très agréable.Néanmoins, je regrette que les sujets abordés ne soient pas plus fouillés. Il m’est très difficile de me faire une idée objective de la personnalité de l’auteur. J’aime à penser que ses réponses quelquefois tranchées ne reflètent pas réellement sa pensée.

Je remercie Babelio et les Éditions du Seuil pour m’avoir retenue comme ambassadrice de la collection « Je chemine avec… » !

Claudia

 

2 réflexions sur « Je chemine avec …Nancy Huston »

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