Bruno Loth est auteur et dessinateur de bande dessinée originaire de Bordeaux. En 2006, il fonde sa propre maison d’édition : Libre d’Images, pour publier Ermo, une série consacrée à la guerre d’Espagne. Ensuite, il publie plusieurs ouvrages en coéditions avec La Boîte à Bulles, mêlant mémoire ouvrière et histoire politique : Apprenti (2010), Ouvrier (2012), Dolorès (2016), Guernica (2019) et Viva l’anarchie ! (2020–2021).
En 2021, il illustre Lanceurs d’alerte, sur un scénario de Flore Talamon, publié aux éditions Delcourt. En 2023, il adapte Le Comte de Monte-Cristo, en collaboration avec Patrick Mallet au scénario et Corentin Loth à la couleur.
Son œuvre se distingue par un engagement humaniste et une attention particulière aux mouvements sociaux de l’histoire contemporaine.
lutte ouvrière et féminisme au XIXe siècle
En 1868, Camille quitte la campagne pour travailler comme ovaliste dans les filatures de soie du quartier lyonnais des Brotteaux. Très vite, elle se confronte à une dure réalité : des journées interminables, des salaires misérables, des conditions de vie insalubres, et un système hiérarchique oppressant. Cependant, au milieu de cette souffrance, elle trouve du réconfort dans la solidarité entre ouvrières, un espace de soutien face à l’adversité.
En 1869, épuisées par les conditions de travail et le mépris des patrons, Camille et ses collègues décident d’agir. Une grève éclate dans leur atelier, rapidement suivie par d’autres secteurs ouvriers lyonnais. Ce mouvement de protestation se transforme en un véritable soulèvement social, où la lutte des classes devient un enjeu majeur. Face à la répression, aux arrestations et aux briseurs de grève, les ouvrières et leurs soutiens affirment leur voix, défiant un système patriarcal et capitaliste qui les écrase. Ce combat collectif pour la dignité humaine marque un tournant dans l’histoire sociale et féministe du XIXe siècle.
Bruno Loth, a su nous faire partager la lutte des femmes par ses illustrations, son scénario et sa palette mêlant les gris, le blanc et le noir admirablement. Son style énergique nous fait vivre l’engagement des ouvrières pour être enfin reconnues. Il appuie ses propos de l’Histoire, ce qui donne une force supplémentaire à son œuvre. Les visages sont expressifs, les corps en tension, et les scènes de foule avec une multitude de détails capturent l’intensité de la lutte sociale.
J’ai savouré cette bande dessinée, qui est malheureusement toujours d’actualité. Il y a de nombreux combats dans les entreprises qui ne sont pas reliés dans les médias dominants. Heureusement qu’il existe des auteurs militants pour garder une trace des luttes. Et même si la fin laisse un goût amer dans la bouche, elle n’est que le reflet de la société.
Les femmes, poing levé, nous montrent le chemin. Ne perdons jamais l’espoir d’un lendemain qui chante.
Claudia