Disparue des centres d’intérêt des pouvoirs publics, l’éducation populaire contribue à l’évolution du peuple.
Faire participer les habitants, c’est donner la parole à tous ceux qui sont silencieux par habitude ou pas nécessité.
A Bègles, souligne Isabelle Foret-Pougnet, adjointe au développement social et urbain et à la vie citoyenne, « l’exigence de participation et de l’émancipation des habitants est une constante de notre politique ».
Elle prend l’exemple de l’association Remue Méninges sur laquelle elle s’appuie pour assurer l’accompagnement scolaire de plus de 200 enfants. « Son action auprès des enfants va bien au-delà de l’aide au devoir classique », insiste-t-elle. En lien avec des universitaires, l’association a créé une université populaire qui implique des parents, issus de milieux populaires le plus souvent, dans une recherche sur la parentalité.
« Nous avons le devoir de continuer à soutenir les acteurs de l’éducation populaire. Sans eux, combien de quartiers auraient explosé ? », interroge Isabelle Foret-Pougnet.
Un tissu associatif instrumentalisé:
Cependant, si l’éducation populaire n’a jamais cessé d’être active dans la société. Et cela, malgré le désengagement massif de l’État à partir des années 1990 et 2000. Les restrictions budgétaires des collectivités sont de plus en plus lourdes ce qui ne facilite pas le travail au quotidien des militants.
Les relations entre les pouvoirs publics et l’éducation populaire ont évolué au cours du XXe siècle. « Au sortir de l’après-guerre, l’éducation populaire avait un rôle moteur dans la reconstruction de cadres collectifs, de politiques sociales, culturelles et éducatives innovantes. Aujourd’hui, une partie des collectivités attendent de l’éducation populaire qu’elle serve une prestation de qualité et la moins chère possible plutôt que d’être dans une logique de mobilisation et de transformation sociale » Irène Péquerul,
« Ce n’est pas vrai dans toutes les collectivités, mais la tendance des vingt-cinq dernières années a été à la contractualisation autour d’objectifs et d’actions précis, confirme Jean-Claude Richez. Ce fonctionnement se traduit par une instrumentalisation qui limite considérablement la capacité d’initiatives des associations, alors que c’est au fondement de l’éducation populaire »
Je vous invite à aller plus loin sur le site du Pavé.
Trois outils sont nécessaires à la transformation culturelle, sociale et politique face au bulldozer du mouvement réformateur néolibéral.
Le fossé qui sépare le peuple des syndicats devient abyssal. L’éducation populaire quant à elle, est orpheline de ces organisations naguère issues des valeurs humanistes. Elles n’ont plus l’ambition de la transformation culturelle, sociale et politique pour les citoyens.
Article sur le réseau de l’éducation populaire
Claudia