Pierre DUFOUR: Écrivain et journaliste spécialisé dans l’histoire militaire, Pierre Dufour a été chef du secrétariat de rédaction du mensuel de la Légion étrangère : Képi blanc. Il est l’auteur de nombreux articles dans des revues françaises et étrangères (Historia, Soldiers of Fortune) et de plus de quarante ouvrages historiques et militaires consacrés à l’ancien empire
colonial français dont La France au Levant, La Légion en 14-18 et Les Bat’ d’Af chez Pygmalion.
Napoléon III voulut purger la France de ses mauvais garçons et des délinquants qui l’encombraient. Deux grandes colonies pénitentiaires destinées au peuplement se développèrent alors rapidement : la Nouvelle-Calédonie et la Guyane. En un siècle, près de 100 000 hommes et femmes furent transportés dans ces contrées éloignées et hostiles. Nombre de ces forçats, qui étaient loin d’être des criminels chevronnés, n’avaient pas mérité de vivre un tel calvaire pour peupler la » terre de la grande punition « . Beaucoup furent éliminés par la violence, par les travaux forcés dont témoigna Albert Londres, par le vice et la maladie. Et, parmi ceux qui purgèrent leur peine, peu revirent la France. C’est l’histoire de ces êtres, hauts en couleur, en turpitudes et en misère, que Pierre Dufour nous raconte ici. Aujourd’hui, les vestiges de ces bagnes, dans les îles du Salut ou à Saint-Laurent-du-Maroni, continuent à parler au visiteur : y subsistent encore quelques témoins qui entretiennent la mémoire orale de ces lieux de douleur, dans les bistrots de Cayenne, de Kourou ou de Saint-Laurent.
J’ai entendu parler de ces bagnes, dans mon enfance au travers du film de papillon ou de Chéri-bibi. Ce pan historique de France et de ses colonies est édifiant de vérité sur le déplacement de civilisation.
Je vous invite vivement à découvrir ce livre. Pierre DUFOUR a édifié un très grand travail de mémoire en reconstituant la vie du bagne de Guyane, dans les îles du Salut ou à Saint-Laurent-du-Maroni.
Le bilan du bagne est lourd. Soixante-sept mille six cents hommes subirent leur peine en Guyane. S’y ajoutent près de deux mille femmes. En 100 ans, aucun objectif atteint : mise en valeur des terres, échec démographique.
« Les portes du pénitencier, bientôt vont se refermer … »
Claudia